« Le temps passé avec un chat n’est jamais perdu. »
Colette
L’abandon et ses conséquences
Voilà ce qu’il se passe lorsque vous abandonnez votre animal.
L’incompréhension fait place à l’angoisse, vient ensuite une longue période d’errance et d’incertitude. La peur mêlée à la solitude, un stress évident, un profond bouleversement, la confiance en l’homme est perdue. Les conséquences physiques et psychologiques sont nombreuses. Dans ce nouveau quotidien qu’il n’a pas choisi, il doit faire face à la haine, la violence et le danger. Il doit survivre à la faim et à la soif dans un environnement inconnu où tous les risques sont possibles. Il ressent l’envie de rentrer chez lui sauf qu’il n’en a plus. Son ou ses maîtres l’ont rejeté, c’est fini. Tout espoir s’est envolé. Il est condamné à une série d’épreuves traumatisantes. La croyance au bonheur n’est plus.
Finalement, un état assez proches des sans-abris, certaines personnes de plus en plus nombreuses dans les rues affrontent la même situation. Certains meurent dehors, de froid, de faim, de soif, de maladies.
Finalement, la SPA arrive à la rescousse
« Tout comme l’homme, les animaux ressentent le plaisir et la douleur, le bonheur et le malheur. »
Charles Darwin
Le chien tremble, se lèche les babines, abaisse sa posture, lève la tête, aboie. Il a clairement peur, marqué par ces mésaventures. Ensuite, il présente des troubles du sommeil, des troubles alimentaires. Les chats peuvent refuser de se nourrir. Au contraire, d’autres mangent trop ce qui s’apparente à la boulimie. Les animaux adoptent une posture d’inhibition, ils se terrent. La méfiance remplace la confiance.
Des chiffres significatifs
Un tiers des animaux sont recueillis en été. Livrés à eux-mêmes, ils sont désignés comme les « survivants de l’abandon« . Pendant le déconfinement et l’été, un pic de 16% d’abandons a été observé en refuge de Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC).
Des achats compulsifs lors du premier confinement en animalerie et sur internet ont été abandonnés quelques mois plus tard comme si ils étaient des objets de consommation. Suite à ce premier confinement, une recrudescence de 39% des signalements sur trois mois par rapport à 2019 a été constatée.
Pendant cette crise sanitaire, 47 personnalités se sont mobilisées pour demander le déblocage d’un fond d’urgence pour sauver 700 refuges et 3000 associations que comptent le pays. A cette période, les adoptions étaient moindres. C’est grâce à cette initiative que le dispositif « Adoption Solidaire » a pu voir le jour. Tous ce que nos petits compagnons souhaitent est une famille qui les accueille et les aime c’est à dire une vie heureuse où ils sont choyés.
« Si le chien est le plus méprisé des animaux, c’est que l’homme se connaît trop bien pour pouvoir apprécier un compagnon qui lui est si fidèle. »
Emil Michel Cioran
Les animaux ont une âme, une personnalité, un caractère, des émotions et des sentiments, une sensibilité.

La joie
Le chat dresse la queue, le chien la remue. Le chien saute presque au cou et fait la fête. Le chat vient nous voir et enroule sa queue autour de notre jambe, se frotte contre nous, aussi pour témoigner son affection.
Le chien peut manifester son excitation par des aboiements aiguës. Il peut aussi gémir et couiner pour montrer son excitation et son impatience tout en nous tournant autour comme un enfant qui insisterait « Dis, dis, on y va quand ? Bientôt, hein ? ».
La colère
Le chat hérisse son poil et rabat ses oreilles vers l’arrière. Le chien retrousse ses babines et découvre les crocs et peut gronder. Le chat feule pour exprimer son mécontentement. Le chien grogne pour prévenir d’un danger et pas forcément pour attaquer.
Lorsque sa queue est haute et raide et qu’il effectue des mouvements saccadés, le chien montre sa supériorité et sa domination ou provoque.
La tristesse
Le chien pleure. Il gémit et couine, sa détresse se perçoit facilement. Il se sent seul. Le chat miaule sans arrêt. Tous deux ont besoin d’être réconforté, consolé et rassuré.
Un aboiement court et répété exprime une frustration, le chien s’ennuie ou veut quelque chose. Lorsqu’il remue la queue doucement, il exprime un mal-être.
La peur
Le chien peut hurler et se recroqueviller dans sa corbeille, même se réfugier sous les jambes aux pieds de quelqu’un en qui il a confiance. Il abaisse sa queue vers le bas quand il est inquiet. Le chat peut se cacher dans un endroit inaccessible et peut aussi être introuvable un long moment ( sous le lit, un meuble, au fond du jardin…).
Tous deux sentent le danger. Le chien avertit par des aboiements. Le chat peut se mettre en position et fixer un point prêt à intervenir, alerte et à l’écoute. Tous deux se repèrent avec leurs moustaches et leur queue. Leur vision est en noir et blanc mais la nuit, un chat a de bonnes capacités visuelles.
Plus ses oreilles sont vers l’avant et plus il témoigne son attention. A l’inverse, tournées vers l’arrière, il ressent l’insécurité, l’inquiétude, la peur et la soumission. Dressées et pivotant dans tous les sens, il est en alerte.
Le poil hérissé, un aboiement sourd, il est effrayé face à une menace, il se sent dominé par un autre chien ou une personne, il donne un avertissement. Si il grogne, la tête redressée montrant les babines, c’est qu’il va attaquer.
Avant que vous ne partiez ou s’il vient de faire une bêtise, il peut bâiller pour lutter contre le stress, s’auto-calmer, envoyer un signal d’apaisement. Un bâillement de sa part ne signifie donc pas seulement qu’il est fatigué ou qu’il vient de se réveiller.
Territoire, appartenance, possession
En balançant sa queue, le chien diffuse son odeur. Le chat se frotte sur quelque chose, canapé, chaise, lit, arbre , afin d’apposer sa marque. Le chien urine à des endroits précis pour marquer son passage. Si des congénères passent par là, ils peuvent ainsi le reconnaître.
C’est aussi un moyen d’appréhender un chat, approcher doucement et lui faire sentir sa main, il la renifle, le premier contact est établit. Le chien vient de son propre chef nous renifler.
Bien-être et confiance
Les yeux entrouverts indiquent qu’il a confiance et se sent bien, chat comme chien. Un chat peut montrer son ventre et accepter d’être caressé à cet endroit, un gage de confiance parce qu’il se met en position de vulnérabilité. Un chien qui se sent détendu et souhaite plus de caresse peut se mettre sur le dos, les quatre fers en l’air, un moment de lâcher-prise total.
L’affection et la tendresse
Un chat se lèche pour faire sa toilette tout comme le chien. Cela a aussi pour but de masquer son odeur et de surprendre une proie. Un chien mais aussi un chat peut lécher pour établir un lien social, attirer l’attention. Lécher peut aussi être une façon de montrer qu’il a faim, comme il le faisait avec sa mère étant petit. Elle pouvait le lécher pour l’apaiser et le réconforter, faciliter sa digestion et son transit si elle le léchait sur le ventre.
Lécher peut aussi faciliter la cicatrisation. Si il s’est blessé, il peut y avoir recours et si il voit que vous êtes blessé, il peut appliquer cette méthode de guérison, cela lui arrive de l’accompagner de mordillements.
Lécher est souvent perçu comme un bisou de sa part. En effet, il exprime son affection. Un chat peut aussi frotter sa tête contre vous et se blottir pour dire qu’il vous aime.
Le chien peut, avec sa tête, chercher votre main pour que vous continuez à le caresser.
« Les animaux ont un mérite : ils ne déçoivent jamais. »
Jean Rochefort
Les chiens et les chats ont un langage en contradiction

Remuer la queue pour un chien signifie qu’il est content alors que le chat le fait pour montrer son irritation et mettre en garde.
Lever la patte est une manifestation d’agressivité pour le chat alors que pour le chien, c’est une invitation à jouer.
Le chat a un point faible par rapport au chien : ses moyens de communication sont plus limités. Un chien peut communiquer par des expressions faciales alors que le chat n’a pas cette capacité et affiche une certaine neutralité. Cela crée une incompréhension pour le chien qui interprète mal et des conflits peuvent se créer.
La différence de taille peut aussi influer et impacter leur relation. Le chat, intimidé, se sent en position d’infériorité et de faiblesse et agit en conséquence. Définir des limites territoriales permet d’apaiser les tensions.
Le chat ne dispose que de sa queue, ses oreilles et ses yeux pour communiquer.
Le chien peut jouer avec son regard, amadouer pour obtenir quelque chose. Il peut indiquer la porte en gesticulant dans tous les sens pour vous dire qu’il veut sortir. Au contraire, vous pouvez ouvrir la porte pour vérifier si il veut sortir et il peut retourner dans sa corbeille pour montrer qu’il n’est pas intéressé et qu’il restera là, tout sage.
Un chat peut gratter la porte, si elle est à demi fermée, il peut parvenir à l’ouvrir en la poussant.
Si il sent une odeur qui lui plait, il peut se diriger vers la cuisine où vous êtes et s’asseoir gentiment en vous cherchant du regard dans l’espoir, on ne sait jamais, que quelque chose tombe par accident ou que vous cédiez à sa requête.
Un chat ne vous demandera pas la permission. Il vous tournera autour vous empêchant ainsi de manger tranquillement.
Si vous lui parlez, il hochera la tête, il la tournera à gauche à droite, tendra ses oreilles pour écouter mais pourra ni comprendre ni répondre à vos propos.
Le chat ne prendra pas cette peine.
L’un comme l’autre, si vous êtes trop insistant pour jouer ou donner des caresses, il s’en ira pour avoir la paix. Si vous persistez, il pourrait se fâcher et attaquer.
« Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. »
Jean De La Fontaine
Si vous prêtez attention à votre animal, vous saurez décoder son langage et le comprendre. Imaginez un être humain muet qui ne sait ni lire ni écrire, comment communiquerait-il?
Une bonne communication est essentielle.
A l’inverse, une mauvaise communication peut engendrer des malentendus, des tensions, du stress, des comportements anxieux et agressifs, de l’hostilité, une attitude inadaptée.
Une bonne communication permet une relation heureuse et épanouie, une complicité. N’est-ce pas la même chose pour les Hommes?
De même, nos compagnons peuvent être affectueux et sociables ou solitaires et indépendants, joueurs ou tranquilles. Ils peuvent aussi être lassé et fatigués et revenir plus tard parce qu’ils veulent se reposer ou faire autre chose. Ils peuvent aussi réclamer notre présence ou s’isoler.
« Hélas ! On voit que de tout temps, les petits ont pâti des sottises des grands. »
Jean De La Fontaine
Copyright : la SPA. Merci pour votre soutien dans l’élaboration de cet article.


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