La sentience

La sentience se définit par la capacité à éprouver et à vivre des choses subjectivement.
Un animal est sentient parce qu’il possède un système nerveux central qui traite l’information sensorielle, ce qui lui permet d’avoir des ressentis agréables ou désagréables.
Un animal possède également des nocicepteurs, des récepteurs sensibles à la douleur présents dans tout l’organisme. Par exemple, en situation de stress, des substances chimiques qui agissent comme des antidouleurs sont générées.
Par l’observation de ses comportements, ses ressentis sont visibles. Il évite ou s’éloigne de la source nocive et hostile et au contraire, il se rapproche de ce qui lui procure du bien-être et répète l’opération pour faire perdurer le plaisir. Un surplus par rapport aux besoins physiologiques est considéré comme du plaisir.
Les comportement dirigés vers un but prouvent la sentience. Si l’animal déploie des efforts en vue d’obtenir un objet de désir et de convoitise, c’est qu’il est sentient. Il peut déterminer une zone à risque ou de danger, en s’y frottant une première fois, il comprend et n’y retourne pas.
De manière générale, une variation des comportements selon les circonstances et les situations prouve la sentience. Une intention, une volonté d’action est démontrée en opposition aux mécanismes de réflexes. Les animaux bougent selon leur volonté à l’inverse des méduses qui n’ont pas non plus de système nerveux, elles se laissent emporter par le courant marin et les vagues.
Les êtres vivants subissent une pression de sélection. Cette sélection est naturelle et est déterminée par les capacités de survie d’un individu face aux menaces et aux difficultés quotidiennes. La durée d’une vie est significative puisqu’elle permet sa transmission à ses descendants. Si une parenté existe dans l’arbre phylogénétique, supposer que tel animal est sentient aussi est logiquement possible.
En conclusion, il est possible de nuire ou d’être bénéfique à un animal parce que c’est un être sentient.
Le respecter est essentiel. Il faut apprendre à le comprendre, l’appréhender, l’approcher doucement et correctement sans l’effrayer ni le surprendre, savoir ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas, connaître ses habitudes, ses envies et ses besoins. Si possible, bâtir une relation amicale et complice, se rendre mutuellement heureux sans violence ni hostilité. Si ce n’est pas envisageable, dans ce cas, il est préférable de le laisser vivre dans son habitat naturel et de ne pas le déranger, l’observer de loin. De plus, dans toute relation, qu’elle soit humaine ou animal, une bonne communication est fondamentale.
Quelques dates clés
En juin 2012, La Déclaration de Cambridge sur la Conscience fut proclamée.
Les animaux ont la capacité de percevoir leur propre existence et le monde autour d’eux.
Ainsi Philip Low déclare le 7 juillet à Cambridge :
« Il est évident pour tout le monde dans cette salle que les animaux ont une conscience mais ce n’est pas le cas pour le reste du monde. »
Le 29 mars 2019, La Déclaration de Toulon a fait état de la personnalité juridique de l’animal.
En 2020, le mot sentience apparaît dans le dictionnaire Larousse.
En 2022, il s’est tenue La Déclaration de Montréal sur l’Exploitation Animale.
La « reconnaissance des animaux non-humain » s’y est effectuée.
Une citation de cette déclaration :
« Nous condamnons l’ensemble des pratiques qui supposent de traiter les animaux comme des choses ou des marchandises. Dans la mesure où elle implique des violences et des dommages non nécessaires, nous déclarons que l’exploitation animale est injuste et moralement indéfendable. »
Dernièrement, le 19 avril 2024, La Déclaration de New York a eu lieu au sujet de la conscience animale. Un traité cosigné par les plus grands experts du domaine. Il y a été stipulé que la capacité des mammifères et des oiseaux à vivre des expériences conscientes est prouvée par la science ainsi qu’une possibilité réaliste d’expérience consciente chez tous les vertébrés et de nombreux invertébrés.
On n’est pas un couple de pigeon et on vole de nos propres ailes

Les pigeons sont monogames et s’accouplent pour la vie. Des oiseaux très fidèles. En effet, si l’un des deux meurt, l’autre peut tomber en dépression et accepter difficilement une nouvelle partenaire. Ils partagent nourriture, informations et responsabilités parentales.

En réponse à une infidélité, le pigeon mâle a recours à deux stratégies, copuler plus fréquemment pour s’assurer de sa paternité et surveiller la femelle. Celle-ci pond deux œufs et ensemble ils s’investissent beaucoup aux soins apportés à leurs petits. Le jour, les œufs sont couvés par le mâle et la nuit par la femelle. Les tâches sont bien réparties. La femelle a six couvée par an.
Après l’éclosion, les deux parents nourrissent leurs petits avec du lait. Puis, un mélange de lait et de graines. Un mois plus tard, ils volent et une semaine après, ils abandonnent le nid.

Et vous, quelle est votre stratégie en cas d’adultère ? Quel sort réservez-vous à l’être aimé qui vous a trompé ?
Les pigeons et les oiseaux ressentent de l’amour !
L’ocytocine et la vasopressine, les hormones de l’amour, sont aussi possédées par les oiseaux. Ils possèdent également les neurotransmetteurs de base du système de récompense, la sérotonine et la dopamine.
Un rat est empathique !

Les rats sont également sociables.
Une expérience est menée. Un rat est prisonnier d’un tube.
Le rat libre va ressentir le stress et la détresse de son congénère et le sauver. Si le rat piégé reçoit un anxiolytique, le rat libre ne viendra pas à sa rescousse parce qu’il le croira détendu et serein.
Si il y a deux tubes, un avec un rat pris au piège et un autre contenant du chocolat, un met qu’il adore ( qu’en serait-il si c’était du fromage ?), la moitié des rats viendront en premier sauver leur camarade.
Si le rat libre reçoit un anxiolytique, il mangera le chocolat et ne sauvera pas son compagnon ne ressentant plus autant de stress. Si le stress est trop important, cela le tétanise et l’empêche d’agir.
Les émotions sont communicatives, c’est ce qu’on appelle la contagion émotionnelle.

Et vous que feriez-vous si vous aviez le choix entre boire un chocolat chaud et sauver un individu en détresse ? Lequel en premier? Secourir votre ami ou déguster du chocolat ? Un choix difficile quand on sait que les humains raffolent également de cette friandise.
Le ratel, un fin stratège à l’épreuve des balles

De la suite dans les idées, le ratel s’allonge sur le dos pour se refroidir à la légère brise du désert qui passe sur son ventre à l’air, il s’asperge de sable lorsque sa température interne est supérieure à celle du sable mais il ne fait pas l’autruche en enfonçant sa tête dans le sable.
Sa période de gestation est de six mois et la femelle fait un petit par portée et s’en occupe plus d’un an. La moitié des petits n’atteignent pas l’âge adulte. La mère change de tanière tous les trois à cinq jours. Une fois adulte, le petit quitte la tanière et elle changera de lieu quotidiennement.

Comme les humains, les ratels peuvent courir en arrière. Une faculté utilisée dans sa danse, un moyen de défense qui consiste à faire un pas en arrière et deux pas en avant face à un adversaire de taille. Une sorte de moonwalk ou de cha-cha-cha ? Cela peut déconcentrer l’ennemi et le déstabiliser. En tout cas, c’est déconcertant.
Il se faufile et s’échappe. Peu importe les obstacles, il ne se laisse pas abattre. Même sans dressage, il est capable de sortir de son enclos. Comment ? Comme vous et moi, il ouvre les loquets scellés au fil de fer, saute des branches, roule des pierres et de la terre et se sert d’outils qui traînent dans l’enclos pour escalader les murs et sortir. Il ouvre la porte et il sort, une telle simplicité a de quoi surprendre.

De quoi se nourrit-il ? Il n’a pas froid aux yeux, allons-y franco ! Ce sera des reptiles et des serpents comme plats de prédilection mais trois quart de son alimentation est composée de termites, scorpions et verre de terre. Ne craignant vraiment rien, il mange aussi des porc-épics, lièvres, gnous et des antilopes. Le miel, une délectation ! Encore une stratégie bien rodée. Il guette un oiseau, le suit et celui-ci le mène à une ruche et il se sert, prend tout et laisse les larves et la cire aux oiseaux en remerciement. C’est donnant-donnant.
Il s’hydrate avec des tsamas, une variété de melons remplie à 99% d’eau.
Résistant au venin, sa mère l’a vacciné étant petit. Elle l’expose aux morsures de serpents et aux piqûres de scorpions et paf ! Immunisé. C’est ce qu’on appelle la mithridatisation, la métabolisation des toxines.

Face à un gros prédateur, il ne fuit pas, il attaque en le mordant au scrotum provocant ainsi une hémorragie, pas sûr qu’il s’en remette ! Sa peau très épaisse le rend insensible aux morsures, aux piqûres de guêpes et aux piquants des porc-épics. Sa peau très lâche aussi lui permet de contre-attaquer aussitôt.
La botte secrète ! Une poche anale réversible qui dégage une forte odeur neutralisant les abeilles lorsqu’il attaque une ruche. Une technique empruntée aux putois, non?
Teigneux et efficace, les ratels grognent et sont ingénieux.
Le Corbeau a de l’esprit !

Considérés comme les créatures terrestres les plus intelligentes après l’Homme, les corbeaux ont de quoi être fiers !
Il s’agit d’un prédateur qui consomme des végétaux tels que les graines et les céréales et des invertébrés tels que les vers de terre. Il s’établit près des côtes et des zones boisées proche de vastes étendues ouvertes. Afin d’avoir la paix, il niche dans des endroits hors d’atteinte, des arbres hauts, des falaises, montagnes, parois rocheuses, il n’aime pas être dérangé et chasse les intrus.
Seul ou en couple, il restera toute sa vie sur un territoire ou à proximité, un individu sédentaire. Grégaire, il dort en dortoirs avec d’autres et lorsque les ressources alimentaires abondent, il picore chez ses voisins. Le partage lui est connu.
Bon communiquant, il est capable d’une grande précision. Si une proie est trop grosse pour lui, il appelle du renfort. Il peut aussi alerter par ses cris une meute de loups pour qu’ils décortiquent une carcasse qui ainsi devenue plus facile à la dégustation, il finira de manger.
Doté d’une excellente mémoire, il sait repérer des cachettes de nourriture appartenant à ses congénères ou à d’autres animaux, des écureuils par exemple, et se souvenir de l’endroit pendant plusieurs mois et qui constituera une réserve de nourriture en cas de disette. Les corbeaux sont prévoyants !

Unis jusqu’à ce que la mort les sépare mais avant d’en arriver là, il faut conquérir la belle !
Le mâle doit accomplir un rituel nuptial qui se traduit par des acrobaties aériennes qui prouve sa capacité à chasser et donc à nourrir les futurs petits. Puis, ensemble, ils partent à la recherche d’un site de nidification où fonder une famille. Le nid se compose de branchages et de feuillages maintenus par de la terre et des racines. Pour tenir chaud, fourrure de mammifères, paille et foin tapissent le centre du nid. La femelle pond entre trois et sept œufs qu’elle couve seule pendant 18 à 21 jours.

A l’éclosion, les parents se relaient pour nourrir les petits pendant 35 à 45 jours. Les oisillons restent à proximité du nid durant cinq à sept semaines et demeurent aux côtés des adultes six mois après le premier vol. Ils rejoignent ensuite d’autres groupes et se reproduisent deux à trois ans.
Le corbeau est un oiseau capable de fabriquer et d’utiliser des outils. Il est même capable de résoudre des problèmes en suivant les étapes dans l’ordre. Démonstration :
Est-ce nous qui en apprenons au sujet des animaux ou est-ce eux qui nous enseignent ?

Le panpsychisme, pan partout, psyche esprit, l’esprit est partout, est une conception philosophique selon laquelle l’esprit est une propriété ou un aspect fondamental du monde. Toute chose serait consciente à un certain degré. Toute matière a une nature psychique, tout élément de l’univers possède une forme d’esprit ou de conscience. Tant de propos synonymes, un sujet difficile à définir.
Remerciements à la PAZ et à L’EEV pour leur soutien à l’élaboration de cet article.



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