Afin de conserver l’anonymat, les répondants seront appelés comme suit : sujet 1, sujet 2 et sujet 3.

Sujet 1 (France)

Les références citées sont considérées comme obsolètes et une correspondance doit être faite avec les années 1980-1990. Les dessins animés, la bande dessinée et la littérature ont subit la mondialisation dès cette époque. Aujourd’hui, les technologies rythment notre époque. Père d’une fille de 22 ans et d’un fils de 5 ans, les différences culturelles et émotionnelles diffèrent entre les deux.

Sujet 2 (Etats-Unis)

Etant donné que tout s’est déroulé en anglais avant ses 14 ans, sa fille n’a jamais eu accès à Astérix, Tintin ou La Fontaine. En revanche, Mickey est intergénérationnel. La Maison de Mickey apparu dans les années 2000 puis Mickey et ses amis : Top Départ ! en 2017 dont le dernier épisode a eu lieu en 2021. Selon lui, la meilleure émission pour enfants est Miraculous qui vient de fêter ses 10 ans et sa 6e saison qui vient de commencer.

Il se considère chanceux que sa fille ne s’intéresse pas à Taylor Swift ou Justin Bieber mais sa génération et plusieurs de ses amis sont influencées par ces gens et leur mouvement. Soucieux de limiter les influences de sa fille, pendant ses trois premières années, le seul programme qu’il lui autorisait était PBS Sprout qui proposait des programmes éducatifs ou peu liés aux jouets comme Thomas et ses amis.

A 4 ans, sa fille regarde exclusivement des Disney tel que La Maison de Mickey, Princesse Sofia, Jake et les Pirates du Monde Imaginaire.

Il pense que la qualité de Disney des années 2007 à 2017 était incroyable délivrant des messages similaires à La Fontaine et Esope.

Enfin, catégorique, il ne lui a jamais rien montré des dessins animés de Nickelodeon et il s’en félicite aujourd’hui.

Sa fille ne connaissait Bob l’Eponge ni Pat’Patrouille excepté des sacs à dos de ses copains de classe.

Concernant les livres, très jeune, ses lectures s’orientaient vers La Chenille qui fait des trous ou Strega Nona (absence de version française).

En primaire, elle s’est intéressée à une série britannique sur les fées, Rainbow Magic (en France, sortie sous le nom de L’arc-en-ciel magique). Il la qualifie de « très répétitif mais de bon charactère ». Sa fille lisait aussi des livres abrégés de Sherlock Holmes et les contes du Roi Arthur.

« Je lui permettais de faire ses choix, mais en général de sélections que j’avais déjà testé moi-même. »

Sujet 3 (France)

Père de trois enfants, une fille de 12 ans et deux fils de 10 et 7 ans. Leur mère est chinoise et lui français né en Alsace, les enfants grandissent à Paris.

Avant d’avoir des enfants, avec sa femme, ils pensaient « hors de question de les mettre devant un écran pour avoir la paix. » Pas d’écran à la maison donc mais au restaurant en famille, ils ont fini par céder et ont décidé de l’utilisation de « tous les outils à disposition pour qu’ils restent calmes. Si ça impose de les mettre devant une vidéo sur un de nos téléphones, on y va. »

Stricts au sujet des écrans, leur fille regardait peu la télévision pendant son jeune âge à part La Reine des Neiges qu’elle suivait assidument en dansant la chorégraphie.

Ils se sont montrés plus laxistes pour ses frères qui prenaient leur sœur en exemple en regardant Vaina. Des autres Disney, ils connaissaient surtout les chansons.

Plus tard, ils ont montré un intérêt pour les dinosaures et des émissions ciblées attiraient leur attention.

Lors des confinements, par manque de choix, ils faisaient l’école avec la 5 qui proposait Yetilit, une émission où des marionnettes lisent et vivent des histoires et le dessin animé d’avant. Un jour, une question les intéressaient aussi.

Ses enfants regardaient aussi des séries plus classiques comme Mon Petit Poney puis Dinotrux, Les As de la Jungle, Tintin et la série des aventures d’Idefix mais aussi des épisodes d’Il était une fois la vie.

Concernant le cinéma, la trilogie de Star Wars a rencontré un vif succès bien que leurs fils trouvent que cela fait bébé maintenant. Ils continuent d’apprécier la Science Fiction et leur fille se tourne plutôt vers un style réaliste mettant en scène des animaux. Son préféré est Cheval de Guerre et les Animaux Fantastiques lui plaisent aussi. Leurs fils aiment bien les Transformers tels que Spiderman et les ont tous vu même le dernier de 2017.

Sa femme leur montre parfois des films ou dessins animés chinois auxquels leurs fils sont réceptifs, Sun Wukong (le Roi Singe) et elle leur conte également des histoires autour du Nouvel An.

Leurs lectures ont été variées. Dès le CE1, leur fille lit La Cabane Magique dont elle s’est adonné à la lecture de tous les exemplaires jusqu’en CM1 approvisionnée par des prêts entre copines, emprunts en bibliothèques et quelques achats.

Puis, Le Club des Cinq en version revue, La Guerre des Clans dont elle attend encore chaque volume avec impatience. Elle a tenté la lecture en version originale mais vite stoppé par son niveau en anglais insuffisant. Avec ses frères, ils apprécient la série fantastique, Les Royaumes de Feu. Leur deuxième a regardé Dune de Denis Villeneuve. Plus grand, il lui devine un intérêt pour Asimor.

Petits, tous les trois aimaient bien Le Loup, P’tit Loup et P’tites Poules. Plus petits, il leur avait lu Le Hobbit et Le Tour du Monde en 80 jours en s’arrêtant à Hong Kong.

Dans la voiture, sous forme de Podcast, ils se plongent dans les œuvres de Jules Verne tels que 2000 Lieues sous les Mers et le début du Voyage au Centre de la Terre. Pas d’intérêt notable pour Harry Potter.

La bande dessinée, Mortelle Adèle leur a bien plu tout comme les franco-belges. Chez leur grand-père, ils ont accès à la collection des Astérix et à quelques Schtroumpf. A la maison se trouvent quelques Tintin et leur deuxième lit des Gaston Lagaffe et Ratafia.

Leur fille s’attèle à la lecture du Petit Théâtre des Opérations (série relatant des épisodes de la guerre de façon humoristique ) disponible aux éditions Fluide Glacial ainsi que Les Enfants de la Résistance : raconté comme ça, c’est intéressant l’Histoire !, des ouvrages instructifs.

Leur père les laisse piocher dans sa bibliothèque, Largo Winch, de Cape et de Croc, des Manga (tanigushi, shonen). A Noël, il a retrouvé un exemplaire de Picsou Magazine qui a été lu par chacun des trois.

Ils ont leurs rêves. Leur fille se passionne pour les animaux et voulait devenir vétérinaire de campagne (peu d’attrait pour la ville).

le deuxième, plus technologique songe à des robots, des engins, des explorations spatiales ou océaniques et se voit alors inventeur ou ingénieur.

Quant au troisième, ses parents le verraient politique mais lui s’envisage scientifique de l’océan.

Concernant les fables, bien que cela dépende de la maîtresse, ils en apprennent, Le Corbeau et le Renard, Le Lièvre et la Tortue.

En expression écrite, la fille tient de son père et soigne l’orthographe et repère immédiatement les fautes en particulier quand le texte provient de l’équipe enseignante du collège. De plus, elle est capable de dessiner et recopier ce qu’elle voit.

Le second s’exprime davantage par le dessin que par l’écriture. L’orthographe et la grammaire constituent des obstacles pour lui qui a besoin de logique et de raison pour comprendre. Il étudie les tables de multiplication avec son père qui lui explique que c’est nécessaire dans les sciences.

Le dernier est au CE1, il est encore trop tôt pour parler d’expression écrite.

Rien à signaler à l’oral malgré l’utilisation de mots que leur père ne soupçonnait pas et qui le surprennent.

Pour finir, un mot sur les mentalités actuelles.

Il déplore « une communication publique calibrée pour faire du bruit sur Twitter ou TikTok et qui oublie d’aller au fond des choses » et des reprises de passages qui ont suscité de vives réactions pour suivre « l’effet du troupeau ».

« Le sens de la nuance me semble en voie de disparition, la capacité à s’être trompé aussi. » La mentalité, « si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi », l’agace. Elle est couramment utilisée alors que le débat pourrait se résoudre plus simplement.

« Ce sens de la nuance, ce besoin d’aller chercher ce qui se cache derrière les mots, d’aller au-delà des slogans, de demander des explications, si j’arrive à le faire acquérir à mes enfants, je crois que je n’aurais pas complètement raté leur éducation. »

D’ailleurs, sur Threads, récemment, il a visionné une vidéo qui l’a interpelé. Une jeune femme racontait comment elle avait aidé une jeune fille dans les transports en commun voyant qu’un homme l’importunait, elle s’était interposée puis remarquant que l’homme se mettait à filmer, elle s’était placée entre eux deux. A sa sortie, l’homme l’a suivi et agressé parce qu’elle l’avait empêché de faire ce qu’il voulait.

Sur ce point, il pense que la société est en pleine régression outre l’aspect choquant des faits.

Un autre élément surprenant : une personne a félicité la conteuse, or c’est normal, et lui a dit que c’est « un bel exemple de sonorité ». Pour lui, c’est de « l’humanité élémentaire. »

« Cet homme aurait importuné un jeune garçon, il n’aurait pas été utile d’aider le garçon parce qu’il n’est pas une femme ? » « Parler de sonorité ici, c’est pratiquer une forme de discrimination. »

« Ce qui me met mal à l’aise dans notre monde actuel ? L’impression que quand ma fille sera dehors, je ne serai jamais complètement tranquille pour elle, parce qu’elle est une fille… »

Conclusion

L’éducation et les influences diffèrent selon les parents et les valeurs inculpées varient aussi. Des œuvres semblent être intergénérationnelles et universelles. Un point qui va certainement s’intensifier : protéger ses enfants des risques et des dangers de la société actuelle. En effet, le monde évolue dans le mauvais sens et des inquiétudes et craintes commencent à se faire sentir même si certains s’accommodent bien de la modernité et des technologies. Il est courant de se dire qu’il faut bien vivre avec son temps même si des irréductibles voudraient au contraire y échapper. L’ambiance est assez mitigée mais tous les parents sont d’accords sur un point : offrir le meilleur à ses enfants pour leur donner toutes les chances d’une vie réussie et d’un bonheur futur certain.

Merci à vous pour votre participation en espérant que d’autres suivent aussi !

Oh comme j’aimerais avoir des enfants et être en mesure de répondre à ce sondage aussi !