Le maréchal Lyautey
Maréchal de France, né en 1854 et mort en 1934, inhumé aux Invalides depuis 1961, sa carrière fut remarquable.
Élu à l’Académie Française en 1912 et reçu en 1920, il reçoit le fauteuil 14, formidable !
Sa devise : « La joie de l’âme est dans l’action. »
Officier de cavalerie pendant les guerres coloniales, il sert sous les ordres de Joseph Gallieni au Tonkin (1894-1897) et à Madagascar (1894-1902) où il adopte une politique d’alliance.
Il obtient le grade de Général à la guerre d’Algérie (1903-1910) où il est chargé de la pacification de la région frontalière algéro-marocaine. (au passage, ces deux pays se détestent toujours à l’heure actuelle).
Suite au traité de Fès en mars 1912, il devient le premier résident général du protectorat français au Maroc et poursuit une politique de collaboration avec les élites religieuses et civiles.
Après toutes ces actions menées, il se voit récompensé de la Grand-Croix de la légion d’honneur en 1913 et devient Maréchal de France en 1921.
Il se distingue comme ministre de guerre pendant la Première Guerre Mondiale de décembre 1916 à mars 1917.
Finalement en désaccord avec le Cartel des Gauches à propos de la guerre du Rif, il démissionne en 1925.
De 1927 à 1931, il organise l’exposition coloniale internationale de Vincennes.
Des figures marquantes méconnues…
Dans les années 1930, après les dégâts causés par les attaques au gaz moutarde qui portent gravement atteinte aux voies pulmonaires, à la vue (les victimes deviennent aveugles) et provoquant des maladies chroniques, des centres utopiques dans un cadre forestier agréable sont créés pour leur venir en aide.
Des infirmières militaires s’occupent de la gestion et de la santé de ces centres de rééducation. Cette spécialité est toujours existante au sein de l’armée française.
La grand mère d’une de mes connaissances y œuvrait activement, concernée par le bien-être des soldats. Diplômée de l’ordre du mérite, elle était infirmière militaire. Sage-femme, elle devient la directrice des Petits Lits Bleus qu’elle créé afin d’apporter son soutien aux grands blessés de guerre.
Le loto, célèbre institution, finance les Gueules Cassées. Ils bénéficient alors de droits et des lois sont instaurées depuis cette période clé. L’Hôtel des Invalides est dédiés aux blessés de guerre.
Sa grand mère faisait partie du 5e régiment d’infanterie coloniale.
Lors de la Première Guerre Mondiale, formatrice (école des infirmières militaires), elle est chargée des équipes médicales en région Thessalonique (du côté de la Grèce). Geneviève de Galard fut son élève et elles se sont retrouvées à la guerre du Laos.
Sa grand mère était affectée au Laos et Geneviève au Vietnam. D’autres encore en Thaïlande. Responsable de l’hôpital militaire à Seno, l’établissement comptait jusqu’à 2000 soldats.
À Floirac, il ne reste que des ruines, les traces d’un vieux château, autrefois centre de rééducation, l’hôpital qui accueillait ces blessés. Aujourd’hui, on aperçoit seulement une colline boisée et à moins de s’y connaître, on ne peut pas savoir de quoi il s’agit, un hébergement de la Seconde Guerre Mondiale. La mémoire se perd alors qu’elle devrait être perpétuée par les nouvelles générations.
Elle fut reconnue par tous les médecins militaires de l’époque.
Le 5e régiment d’infanterie coloniale
Il s’agit d’une unité de l’armée de terre créé le 1er mars 1890 à Cherbourg sous le nom de 5e régiment d’infanterie de Marine par dédoublement du premier régiment d’infanterie de la Marine.
Cette unité a combattu pendant la Première et la Seconde Guerre Mondiale ainsi que lors de la guerre d’Indochine.
Sa dissolution eut lieu en 1958.
Les personnalités qui l’ont marqué sont :
Louis Oubre (1885-1942), résistant français et Compagnon de la Libération.
Pierre Antonioz (1913-1996), Grand-Croix de la légion d’honneur, militaire puis diplomate. Chef de section de mitrailleuses au 5e RICMS lors de la bataille de France. Grièvement blessé aux deux bras et à la jambe gauche à la Croix-en-Champagne le 13 juin 1940, son parcours est respectable.
Geneviève de Galard
Née le 13 avril 1925 à Paris, elle est infirmière militaire et convoyeuse de l’air lors de la guerre d’Indochine. Surnommée l’ange de Dien Bien Phu, elle est infirmière diplômée d’état en 1950. Elle réussit son concours de convoyeuse à l’armée de l’air en 1952.
À sa demande, elle est affectée en Indochine à partir de mai 1953 au coeur de la guerre opposant les troupes françaises aux Viet Minh.
Elle opère des évacuations sanitaires par avion à partir de l’aéroport de Pleiku et participe à l’évacuation de la bataille de Dien Bien Phu, principalement des soldats malades.
Le 29 avril 1954, elle est décorée chevalier de la legion d’honneur et de la Croix de Guerre des théâtres d’opérations extérieures par le commandant du camp retranché de Dien Bien Phu, le général de Castries.
Le jour suivant, pendant la célébration de la bataille de Camerone, la fête de la légion étrangère, elle est nommée légionnaire de première classe honoraire aux côtés du Lieutenant Colonel Bigeard, Commandant du 6e BPC.
Le 7 mai 1954, les troupes françaises cessent le combat sur ordre du commandement militaire du Hanoï.
Elle a l’autorisation des Viet Minh avec son équipe de continuer à soigner les blessés et refusera toujours toute coopération (quand certains Viet Minh commencent à utiliser les médicaments à leur propre usage, elle en cache dans sa civière).
Le 24 mai 1954, Geneviève est évacuée de Hanoï en partie contre sa volonté. Elle reprend un temps son travail de convoyeuse puis suit son mari dans ses différentes affectations, le colonel Jean de Heaulme qu’elle épouse le 14 juin 1956 à Paris.
Le Général Valérie André dit d’elle :
« C’est une période exaltante où j’ai rencontré l’une des convoyeuses de l’air les plus renommées, Dien Bien Phu l’a monté en apothéose et on a créé autour d’elle l’image d’un ange. »
Elle meurt le 30 mai 2024 à l’âge de 99 ans à Toulouse et est inhumée au Père Lachaise, division 41, tombe 6/95, 20/42.
Elle a donné son nom à la promotion de Nacarats (secondes) de la maison d’éducation de la legion d’honneur de Saint-Denis en 2024, la promotion Galard.
Geniève de Galard au Panthéon!
Reprise d’un post LinkedIn que je relaye ici.
Les infirmières des débuts
La guerre de Crimée (1853-1856) marque le fondement des soins aux blessés. Elles sont ont donné aux anglais et aux français les bases de l’asepsie. Le siège de Sébastopol (1854-1855) est le principal épisode de cette guerre. Avant, l’hygiène était déplorable.
Créé en 1863, la Maison de Santé Protestante de Bordeaux-Bagatelle assure une mission de service publique sur le territoire à travers ses douze établissements répartis en Nouvelle-Aquitaine.
L’œuvre de ces femmes est extraordinaire.
Une infirmière américaine s’est battue pendant la guerre de Sécession (1861-1865) opposant le nord et le sud du pays.
À part dans un milieu d’hommes, elles ont révolutionné le monde.
Rosa Bonheur, peintre des animaux, a été décorée par des chefs d’état. Et que dire de Colette, George Sand?
Elles s’habillaient en hommes dans une époque misogyne et sexiste. Courageuses, elles étaient libres et indépendantes mais aussi fortes et influentes.
Les munitionnettes
Soutien à l’effort de guerre dans l’industrie de l’armement pendant la Première Guerre Mondiale, elles ont fabriqué armes, munitions et équipements militaires et remplaçaient ainsi les hommes partis au front.
Le 7 août 1914, elles sont appelées à travailler par le Président du Conseil, René Viviani par le biais d’un communiqué officiel.
Elles ont répondu à l’appel et par la suite, cela leur a ouvert la voie vers la liberté.
Les garçonnes
Il s’agit d’un courant de mode du 20e siècle apparut dans les années folles en 1919 à la sortie de la Première Guerre Mondiale et qui a perduré jusqu’en 1929 au début de la crise économique et sociale.
Elles ont commencé à s’émanciper et à revendiquer l’égalité des sexes.
La loi de novembre 1800
Cette dernière interdisait le « travestissement des femmes sauf pour le cyclisme et l’équitation. »
Petit changement en 1892 et en 1909 : le port du pantalon est autorisé « si la femme tient par la main un guidon de bicyclette ou les rennes d’un cheval. »
D’ailleurs, « toute femme désirant s’habiller en homme doit se présenter à la Préfecture de Police pour en obtenir l’autorisation. »
Le Sénateur de la Côte d’Or, Alain Houpert, a décidé d’y remédier en 2012 en réclamant au Ministère des Droits des Femmes que ce texte de 1800 soit purement et simplement abrogé.
Sept mois plus tard, sa demande est entendue. Il obtient gain de cause. Le ministère souligne que cette ordonnance était « incompatible avec les principes d’égalité entre les femmes et les hommes. »
En 2013, l’autorisation officielle de porter un pantalon est accordée.
Le code Napoléon
Le Code Civil des français de 1804 stipule à l’article 213 que : « Le mari doit protection à sa femme et la femme obéissance à son mari.«
Un long chemin a été parcouru.
Le droit de vote des femmes le 21 avril 1944 suivi d’une autre révolution de nombreuses années plus tard.
La loi du 13 juillet 1965 autorise la femme mariée à ouvrir un compte bancaire en son nom et à travailler sans le consentement de son mari, au même titre qu’une célibataire ou une veuve et devient ainsi une cliente à part entière.
Le 28 décembre 1967, un autre rebondissement se produit. Le Général De Gaulle à Colombey-les-deux-Eglises signe la loi Neuwirth qui légalise la prescription libre de la pilule contraceptive.
En mai 1968, c’est la révolution. La libération de la femme est revendiquée suite à la prise de conscience de la domination masculine. Le Mouvement de Libération des Femmes (MLF) est créé à l’occasion.
La femme se battra toujours pour ses droits.


Laisser un commentaire