Trouver la force en soi

L’appréhension est le fait d’avoir peur en avance. Avant même que l’évènement n’ait lieu, on psychote, on s’imagine le pire alors qu’il n’en est peut-être rien. Plus on y pense et plus on hésite, tout tremblant alors que si cela se trouve, on y arrivera facilement et on voudra recommencer tant cela nous a plu. S’ayant fait toute une montagne pour pas grand-chose, on se sent un peu bête.

La peur est un mécanisme de défense au même titre que la colère et la douleur. C’est normal d’avoir peur sinon cela ferait de nous un psychopathe ou un sociopathe. Grâce à la peur, on réfléchit correctement et on évitera les erreurs. On craindra aussi l’échec alors on se montrera prudent et perfectionniste. Si c’est une mission qu’on remplit ou un service que l’on rend, on s’inquiétera d’échouer et de décevoir le commanditaire alors on fera son possible pour réussir la chose demandée.

Si on se lance sans hésiter, il n’y a pas d’appréhension, on agit, on y va peu importe le résultat et les conséquences, au moins on aura tenté la chose. Si c’est un succès, on sera fier. Si on échoue, on sera déçu mais content d’avoir essayé et on se dira qu’on retentera plus tard et que cette fois, cela marchera peut-être. Il ne faut pas perdre espoir suite à un échec, on peut toujours recommencer et faire mieux, cela forge l’expérience. En comprenant ce qui n’allait pas, on ne reproduit pas les mêmes erreurs et on sait ce qu’il faudra faire alors cela augmente les probabilités de réussite. Lorsque la chose comporte des risques voire un danger certain, cela parait être pure folie de se lancer si facilement sans réfléchir, c’est dingue mais si on réussit, cela fera de nous un héros. Si c’est une chose que peu de gens oserait accomplir, cela serait d’autant plus incroyable, on deviendrait une exception, un prodige, une légende. On pourrait devenir un exemple pour certains qui essayeraient d’en faire autant et qui nous prendraient comme modèle.

Le courage n’est pas donné à tout le monde. La plupart des gens se sentent impuissants et observent avec des yeux ébahis. La personne qui accomplit l’exploit est souvent unique, une minorité notable. Certains vont jusqu’à marquer l’Histoire.

La peur bloque et empêche d’avancer, c’est un frein à bon nombre d’actions et de situations. Vaincre ses peurs demande énormément d’énergie et de courage. Certaines peurs ou phobies sont impossibles à surmonter, c’est au-dessus de nos forces. D’autres le sont et on se retrouve soulagé d’un poids, un obstacle est ainsi vaincu, éliminé.

L’essentiel est aussi de faire son possible, qu’on y arrive ou non, il faut au moins y songer. Le courage est une qualité importante dans la vie.

Voir quelqu’un nous abandonner volontairement et le savoir couper les ponts avec nous, quel immense chagrin ! Des années durant espérer un retour de sa part, en vain, on se plonge dans une profonde tristesse. Les réponses se font attendre, les nouvelles tardent. On réfléchit au vécu ensemble, aux souvenirs qui nous rassemblaient en se demandant si de son côté, il en fait autant.

Des années, on essaie de comprendre ses motifs, ce qui l’a conduit à nous abandonner, on se met à sa place. On se questionne sur ses sentiments à notre égard. Malgré cet abandon, l’amour est-il toujours présent ? C’est la tristesse, la colère, le ressentiment, le désespoir, la souffrance, qui l’ont conduit à nous abandonner et non parce qu’on est plus aimé.

S’il s’agit d’un membre de la famille, on ne peut être oublié complètement. Dans son esprit, son cœur, son sang, on demeure en lui pour toujours peu importe avec quelle force et détermination, il peut tenter de nous ignorer et de nous oublier. Le passé revient toujours hanter celui qui essaie de le chasser. Les souvenirs vont et viennent.

Le destin, les messages de la vie, nous incitent à penser à l’autre. L’existence nous envoie parfois des signes.

Malgré cette décision d’éloignement, l’initiateur peut finir par craquer et revenir. Tout est possible alors il faut garder la foi.

C’est épuisant d’haïr et de repousser, de rejeter, c’est plus facile d’aimer et d’accueillir l’autre. Et si le manque et le regret se faisaient sentir et que la nostalgie le gagnait ?

Après tout, il est encore vivant, il n’a pas disparu de la planète terre. Il est là quelque part en dépit de sa distance et de son silence.

En revanche, ce n’est pas le cas d’un individu qui serait mort. Dans ce cas, il nous manque mais on ne peut pas le revoir, impossible. Il est parti définitivement. On est obligé d’accepter son absence et de faire son deuil bien que certains deuils soient infaisables tant la douleur subsiste, inconsolable de son départ.

Tout ce qui nous reste sont des souvenirs matériels et immatériels, un vécu ensemble qu’on se remémore en consultant des photos, en visionnant des films afin de voir son visage et d’entendre sa voix.

Là aussi, le chagrin est indicible.

Préfériez-vous être insulté ou ignoré ?

Être insulté est dévalorisant et provoque de la colère. On s’en défend et s’indigne. Si cette insulte est répétée, on se sent harcelé et poursuivi. Comment cette personne peut penser ces horribles choses et les affirmer et confirmer sans cesse ? On se sent blessé et atteint dans son for intérieur. Alors, elle le pense vraiment ? Quelle méchanceté, quelle haine ! Cela doit être un cauchemar.

On se met à douter de ses sentiments pour nous, on s’interroge. Elle s’attaque à notre intégrité, notre image, notre réputation. Les autres qui l’entendent le dire peuvent le croire, elle peut l’en convaincre et ainsi les autres se dressent contre nous à leur tour. C’est un véritable assaut !

Être ignoré provoque une certaine frustration et un stress qui nous envahit. On parle, on parle et pas de réponse. On réitère et pas de réponse. On réessaye et pas de réaction. On a des choses à dire, à signaler, à faire remarquer, à dénoncer, et pas de réponse. On se sent moqué et insulté. Elle nous fait passer pour le méchant de l’histoire à nous laisser nous fâcher ainsi et auprès des autres, s’il y a un public, on se ridiculise et elle passe pour la victime et l’entourage finit par prendre sa défense en nous demandant de nous taire et de cesser. C’est l’injustice !

Celle qui nous ignore doit sûrement jubiler, cela doit l’amuser de nous voir dans cette position et sans avoir à fournir le moindre effort, passive.

Si c’est nous qui ignorons, on comprend sa stratégie. L’ignorance est la meilleure défense, dit-on. A force d’ignorer, l’autre finit par s’arrêter, lassé et ennuyé. Il s’en va de lui-même et le conflit prend fin.

Justement, vaut-il mieux ignorer ou lutter ?

En ignorant, on ne dit pas ce qu’on pense, on ne s’exprime pas sur le sujet et on garde donc tout en soi. A la longue, cela peut être pesant.

Ignorer peut s’apparenter à faire comme si de rien n’était, impassible, demeurer là sans réagir. Il y a un côté snob et hautain, provocateur aussi.

Lutter est dur, cela demande de l’énergie, du courage, de la réparti, de la persévérance, des idées, des arguments, des stratégies, des réponses. Il faut sans cesse surenchérir de la meilleure façon possible et cela ne fonctionne pas à tous les coups.

Lutter est aussi affronter, résister à l’adversité. En luttant, on continue de prendre part aux conversations et aux situations qui peuvent être parfois vaines et sans fin, épuisantes. En luttant, on s’empêche de passer à autre chose et de se libérer de tous ces ressentiments, cela cause de la peine.

Si on lutte et qu’on obtient la victoire, on se sent soulagé et libéré. En revanche, si on échoue, c’est la déception, la frustration, la résignation. Comme c’est difficile de voir impuissant une personne ou une situation ne jamais changer ni se résoudre ni évoluer dans le bon sens !

Malheureusement, c’est la vie. Il faut parfois accepter son impuissance et laisser les gens et les choses en l’état. Alors tout ce qu’on peut faire est s’éloigner, prendre ses distances pour ne plus affronter, subir, souffrir sans qu’il n’y ait de solution, on en est conscient. C’est triste mais hélas, c’est comme ça…

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« Tous les arbres résonnent
Et tous les nids chantent
Qui donc tient la baguette
Dans le vert orchestre de la forêt?

Est-ce là-bas le vanneau gris,
Qui sans cesse hoche la tête, l’air important?
Ou est-ce le pédant qui tout là-bas
Lance toujours en rythme son coucou?

Est-ce cette cigogne qui, la mine sérieuse ,
Et comme si elle dirigeait,
Craquette avec sa longue jambe
Pendant que tous jouent leur musique?

Non, c’est dans mon propre cœur
Qu’est le chef d’orchestre de la forêt ,
Et je le sens qui bat la mesure,
Et je crois bien qu’il s’appelle Amour. », Heinrich Heine