La solitude, le vide, le manque, l’absence

Seul dans la vie, on ne peut compter que sur soi-même. Rien ne se fera à notre place, il faudra s’en charger personnellement. Pour toute situation, il faudra redoubler d’attention et de prudence. Il faudra réfléchir plus longuement puisqu’en cas de problème, personne ne sera là.

Lorsqu’on pleure, personne ne nous console ni nous réconforte. Lorsqu’on se fâche, personne n’est là pour nous calmer. Lorsque le besoin de parler se fait sentir, personne n’est là pour le combler.

La nuit aussi, il n’y a évidemment personne. Personne à serrer dans les bras, contre qui se blottir, aucune respiration tranquille à écouter, aucune chaleur humaine à ressentir, la solitude seule règne dans l’obscurité de la nuit.

Le matin, il n’y a personne à qui dire bonjour. Comme il serait agréable de se réveiller avec un baiser d’amour enlacé dans ses bras ! Hélas, ce n’est qu’un rêve…

A chaque sortie, c’est seul que l’on arbore les rues et c’est seul qu’on revient à la maison. Personne ne nous attend nulle part.

Si une anecdote survient, il n’y a personne à qui la raconter. Si on découvre un lieu intéressant, il n’y a personne à qui le faire découvrir. Si on accomplit quelque chose qui nous rend fier, il n’y a personne avec qui le partager.

Alors, le soir, regarder un film, une série, un reportage, un documentaire permet de bénéficier d’une présence. Voir et entendre un ou plusieurs êtres humains est réconfortant sur le moment.

La musique permet de créer une ambiance, une atmosphère et de briser ainsi un silence parfois pesant et oppressant.

Tout ceci nous fait sentir bien pathétique mais c’est la réalité à laquelle on est confrontée alors on s’y résigne.

Isolé, que faire ? Chacun a sa vie et on en fait pas partie. Chacun mène sa vie, son quotidien, avec son travail, ses divertissements, ses rencontres, ses amis, son amoureux/amoureuse, ses enfants, son chez-soi. Isolé, personne ne se soucie de nous, le temps leur manque, les autres nous oublient, le temps passe. Les autres ont leurs propres soucis à gérer, leurs difficultés, leurs problèmes et n’auraient pas envie de se coltiner les soucis des autres ce qui est compréhensible. Chacun a besoin de décompresser et de se détendre après une dure journée, c’est bien normal.

Isolé, il ne reste plus qu’à se résigner à cette situation à laquelle on est plutôt habitué.

Lorsqu’on n’a pas connu d’homme ou de femme depuis longtemps, on finit par ne plus savoir ce que c’est même si comme le vélo, cela ne s’oublie pas.

Plus le temps passe et plus les questions se multiplient.

Le temps a fait son œuvre et on prend de l’âge, si on est femme, la ménopause se rapproche dangereusement, l’horloge biologique fait tic-tac, les délais se raccourcissent et le désarroi s’amplifie.

Les expériences passées apparaissent comme une leçon et une appréhension que certaines similitudes se reproduisent inquiète. Et si, on était à nouveau avec un homme qui nous rejette et qui refuse d’avoir des enfants ? Dans le cas d’un homme, et si elle refusait de faire confiance étant donné les mentalités actuelles où les aventures sans lendemain sont monnaie courante et la peur de l’engagement un fait reconnu ?

En effet, les générations actuelles, dans la majorité, n’ont plus de sentiments profonds. Les gens veulent s’amuser et n’avoir aucune relation sérieuse (plan cul). L’autre part des gens est « casée » et n’est donc plus disponible. Ceux qui craignent l’engagement sont aussi ceux qui ont vécu trop de chagrins d’amour et de déceptions et qui décident donc d’abandonner pendant un temps. Les célibataires ne sont pas les seuls à souffrir.

Comment faire confiance ? Quand on sait que l’avortement est vu comme une solution facile pour échapper à une parentalité non-voulue et que la contraception est généralisée et considérée comme normale, même conseillée par les gynécologues, et qu’enfin, les gens font des enfants de plus en plus tard sans se soucier de leur âge ni que ce soit au dernier moment et qu’ils n’auront peut-être qu’un unique enfant ?

Le vocabulaire utilisé est lui aussi négatif et péjoratif. Il est pourtant encré dans le langage populaire. Ainsi, une grossesse est un risque, alors qu’il serait préférable de dire que c’est une chance. En effet, combien de femmes attendent des années sans pouvoir devenir mère, parce qu’elles sont seules, parce qu’elles n’ont pas de bonne situation, parce qu’aucun homme n’accepte d’avoir des enfants avec elles, pendant que d’autres ayant eu une aventure sans lendemain au cours d’une soirée arrosée tombent enceinte et avortent ? Une pilule du lendemain et c’est oublié. Elles avalent ça de la même façon qu’une aspirine pour remédier à une gueule de bois, dans l’indifférence totale.

L’enfant avant même d’avoir la chance de se développer dans le ventre de sa mère est déjà non désiré et par conséquent éjecté sans ménagement et ce avant que la mère n’ait conscience de sa présence puisque c’est souvent en prévention qu’elle prend cette pilule du lendemain parce qu’on ne sait jamais.

L’enfant à naître n’est pas responsable des beuveries de sa mère et qu’il soit cellule, embryon ou têtard, il n’en reste pas moins un être vivant qui ne demande qu’à se développer et à venir au monde avec l’espoir de recevoir de l’amour de ses parents quels qu’ils soient. Peu importe qu’ils soient pauvres ou riches, qu’ils s’aiment ou non, il souhaite seulement être aimé, qu’on prenne bien soin de lui et rêver d’un bel avenir qu’il espérera réussi.

Dans cette société de consommation et de communication où tout va si vite, l’information comme le progrès, le développement de la technologie et de la modernité, on en oublie l’essentiel : l’amour et les enfants. Dans cette société individualiste, chacun évolue de son côté. Tous veulent réussir leur carrière professionnelle quitte à omettre leur vie personnelle qu’ils négligeront.

La population s’appauvrie. Soit on gagne de l’argent et on survit, soit on perçoit des aides et on cherche du travail, soit on n’a pas de solution et on finit à la rue, en tout cas, l’argent est un moteur de l’existence. Sans lui, on a aucune chance de subsister.

Dans cette logique, un enfant peut être refusé pour des raisons économiques. L’argent est donc plus important que fonder une famille quitte à abandonner l’idée d’en avoir si on peut gagner correctement sa vie, c’est tout ce qui compte. Si un enfant peut mettre en péril cet équilibre monétaire alors il vaut mieux y renoncer.

Voilà aussi les freins dans une relation amoureuse qui empêchent le bonheur d’une femme qui depuis bien longtemps désire des enfants sans que personne n’accepte échafaudant une montagne de raisons pour repousser l’échéance et de prétextes pour ne pas le faire, la voici plongée dans une profonde résignation qui la tue à petit feu.

Enfin, il se pose la question de savoir si on plait encore. A-t-on gardé de sa beauté et de ses charmes ? Est-on encore capable de séduire l’autre ? Mérite-t-on encore le bonheur ? N’est-il pas trop tard ? Le doute et l’incertitude nous minent mais la volonté d’y croire encore domine.

Voilà l’une des pires souffrances pour une femme !

L’autre pire souffrance est de se faire rejeter par un homme, vivre avec un homme qui ne la désire plus, qui ne la regarde plus, qui ne la touche plus… Cette indifférence et cette distance sont douloureuses à endurer.

Mettre un préservatif est un peu comme écrire et placarder sur son front « Je veux bien de toi mais surtout pas d’enfants alors je me protège. A prendre ou à laisser. »

Au contraire, accepter de ne plus mettre de préservatif signifie « Je suis prêt, allons-y ! » et indique aussi une certaine confiance de sa part, cela sous-entend également qu’il a des sentiments suffisamment sérieux qu’il accepte d’aller plus loin.

Il y a aussi les hommes qui veulent éviter l’acte pendant la période dite dangereuse c’est-à-dire la période de fertilité et le jour de l’ovulation. Oui, ce genre de terme négatif est aussi utilisé. Risquer la grossesse est dangereux, comme les mentalités ont changé ! Avant, c’était un bonheur familial que chacun, tout le monde, voulait avoir et donc construire !

Dans notre société actuelle, il y a comme une phobie de la grossesse et des enfants. On dit que le mariage est la dernière forme d’esclavagisme légal encore en pratique. D’ailleurs, au Japon, pour bénéficier de la liberté et de l’indépendance, la tendance est de rester célibataire et autonome, évoluer sans la présence d’un mari et de la belle-mère qui contrôleraient tout. Certaines vont même jusqu’à s’expatrier pour y échapper. Il est vrai qu’il y a des pays où la condition féminine est déplorable et depuis très longtemps sans espoir de changement.

Avant d’essayer, nul ne connait ses chances de réussite pour avoir des enfants, là est tout le problème. Est-ce que cela va marcher du premier coup ? Est-ce que cela va prendre des mois voire un an et à terme faudra-t-il passer par une PMA ? Est-on stérile sans le savoir ?

Est-ce que la fois où on a avorté était la seule fois où cela a marché et qu’on a loupé sa chance ?

J’ai connu une femme qui m’expliquait que normalement elle était censée être stérile mais à 28 ans, elle est tombée enceinte, une fille qu’elle chérit puisqu’elle la sait unique. Si elle avait avorté, elle n’aurait pas eu d’enfant du tout.

Une autre femme, malheureusement, cela n’a pas marché pour elle alors elle a remplacé les enfants par des animaux. Chez elle, cohabitent toutes sortes de compagnons, du chien à la tortue, leur présence la réconforte.

Un autre exemple, un couple qui s’adonne au travail parce qu’ils sont tous deux inaptes à la fondation d’une famille. Ils se noient dans leur carrière afin d’oublier leur chagrin.

Une femme a connu son amoureux tardivement et au vu de leurs âges avancés, ils ont décidé de s’y mettre immédiatement et cela a nécessité cinq ans pour qu’elle parvienne à tomber enceinte, une petite fille. A 40 ans, ils ne pourront pas avoir d’autres enfants.

Enfin, un exemple célèbre : Emile Zola. Sa femme était stérile, son ventre qualifié de sec. Eux aussi ont compensé par la présence d’animaux. Finalement, il rencontre une jeune femme avec qui il a eu deux enfants, un garçon et une fille. L’écrivain fut assassiné. Un drame terrible pour ses deux compagnes qui décident de s’unir autour des enfants au nom de l’amour qu’elles portent au même homme.

Par ces histoires, on comprend qu’on ne peut pas toujours prévoir les évènements. Dans le cas des enfants, la dernière chose à faire est d’attendre trop longuement. Il faut savoir se lancer sans hésiter au risque de tout perdre. La vie est courte et le temps passe vite.

A mon sens, c’est inhumain ! Rester des mois voire des années sans faire l’amour, sans connaitre les bras d’un homme, la douceur de ses mains, le sentiment de ses baisers, son regard bienveillant, ses yeux brûlants de désir, ses pensées facilement devinables, ces merveilleuses sensations ! A condition que tout ceci ne soit pas qu’un mensonge et du paraitre afin d’arriver à ses fins : l’acte sexuel. On dit qu’il y a une différence entre faire l’amour et baiser. Il y a des hommes qui baisent et qui fichent le camp sans scrupule et sans explications laissant la fille à son triste sort obligée de se faire une raison à son départ et il y a des hommes qui font amoureusement l’amour, le cœur battant pour leur bien-aimée, le regard sensible et sincère, le sentiment d’un amour durable voire éternel.

Tout dépend de la vision des choses. Bien que consentant, cet acte est ressenti comme un abus.

Certaines femmes y prennent part et font de même.

L’acte sexuel a perdu de sa valeur. Pour moi, c’est le paroxysme de l’affection, sur une échelle, nous avons : Un regard sensible et sentimental, de légers contacts physiques comme toucher le bras, l’épaule, timidement la main, se tenir la main, s’embrasser en se serrant dans les bras, s’allonger ensemble à s’embrasser et se serrer fort dans les bras et enfin, faire l’amour avec tout ceci à la fois et bien plus avec passion et intensité où explosent tous les sentiments et l’amour que l’on veut donner et recevoir. On ne forme plus qu’un et cela peut être très puissant. Tout dépend de ses capacités à exprimer son amour à l’autre. Tous n’ont pas les mêmes performances.

Ne pas vivre de tels moments pendant une période qui semble être une éternité est une terrible absence, un manque difficile à appréhender.

Cela rejoint le premier point sur la solitude, ne bénéficier d’aucun contact physique, pas même une main posée sur l’épaule brièvement, appuyer sa tête sur l’épaule, pas le moindre contact physique… C’est d’une tristesse. Ne voir personne, ne partager de moment avec personne, n’entendre la voix de personne, pas même au téléphone, n’avoir personne qui témoigne le moindre intérêt, personne qui ne rend visite, jamais rien ni personne, le vide total chaque jour, personne qui ne répond à l’appel, l’indifférence et l’ignorance de cet état, c’est dur à vivre. C’est pourtant le quotidien de beaucoup de gens.

Lorsqu’on est seul, les pensées et les idées fusent dans notre esprit. L’introspection, les réflexions au quotidien de jour comme de nuit nous accompagnent. L’ambition, les capacités et le potentiel grandissent, l’intelligence et la sagesse se développent.

Lorsqu’on est plusieurs, l’action prime sur la réflexion. On suit le mouvement et on s’attarde moins sur les détails. Seul, on prend le temps d’observer et d’admirer notre environnement et le paysage qui nous entoure. A plusieurs, c’est le cadet des soucis.

Seul, on a le temps de lire, de se cultiver, de se documenter, d’apprendre, de progresser, on s’intéresse, on apprend, on s’améliore.

A plusieurs, le temps manque et il est impossible de s’enrichir culturellement, en tout cas, en solitaire puisque rien n’empêche d’échanger à l’oral sur divers sujets et de s’instruire par le biais de la parole et du partage.

La solitude peut s’avérer être un atout dans certains milieux professionnels et constituer ainsi un avantage. Mobilité, flexibilité, disponibilité.

Être seul permet donc de se concentrer sur sa vie à construire et d’éviter d’être distrait et dérangé.

En réussissant seul, on peut être fier de ce qu’on a accompli sans l’aide de personne, sans le soutien de quiconque. On ne le doit qu’à soi-même.

Lorsqu’on est seul, on n’a de compte à rendre à personne, c’est une forme de liberté. On fait ce qu’on veut, on pense ce qu’on veut, personne n’est là pour nous contredire et nous empêcher d’agir comme on l’a décidé. Il n’y a aucun frein ni contrainte ni obstacle. La seule limite est soi-même, ses capacités, son potentiel mais aussi les possibilités et les opportunités qui s’offrent à nous. Le champ et la voie sont libres, l’horizon dégagé, on peut écrire sa propre histoire.

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« Tous les arbres résonnent
Et tous les nids chantent
Qui donc tient la baguette
Dans le vert orchestre de la forêt?

Est-ce là-bas le vanneau gris,
Qui sans cesse hoche la tête, l’air important?
Ou est-ce le pédant qui tout là-bas
Lance toujours en rythme son coucou?

Est-ce cette cigogne qui, la mine sérieuse ,
Et comme si elle dirigeait,
Craquette avec sa longue jambe
Pendant que tous jouent leur musique?

Non, c’est dans mon propre cœur
Qu’est le chef d’orchestre de la forêt ,
Et je le sens qui bat la mesure,
Et je crois bien qu’il s’appelle Amour. », Heinrich Heine