Cherchons-nous toujours à avoir ce qu’on a pas?

Dès l’enfance, notre esprit est parsemé de rêves et de projets. A ce moment-là, le seul frein est notre jeune âge. On se dit alors qu’une fois devenu grand, tous nos rêves et projets deviendront réalité. On se convint que ce n’est qu’une question de temps, qu’il faut être patient. Encouragé par nos parents dans certains de nos vœux, l’envie d’y croire nous prend. Enthousiaste, le désir de grandir se fait pressant, sortir de l’enfance devient une priorité. « Etre petit, c’est nul! » s’exclame t-on, « Ce n’est pas juste ! ».

Les responsabilités, les épreuves, les drames, les préoccupations, les problèmes…

Comme le dit si bien Gad Elmaleh dans l’un de ses sketchs : « Quand t’es môme, ta vie, elle commence avec des exercices qui s’appellent des problèmes. Des problèmes, c’est comme ça que tu apprends l’éducation de base. (…) Le môme rentre chez lui à la maison, son père lui dit :

Tu as fais quoi aujourd’hui à l’école?

Des problèmes ! Et toi, papa, au travail ?

Des problèmes ! »

Une fois adulte, donc, on se rend compte que les choses ne sont pas si simples. On rêvait d’être parent à notre tour. Comment pouvions-nous savoir à quel point ce serait difficile de parvenir à cet objectif? Combien d’obstacles il y aurait sur notre route?

On rêvait de vivre une grande histoire d’amour comme nos parents, vivre toute une vie ensemble. Quelle vie ensemble? C’est comme un spectacle, en coulisses, on a aucune idée de ce qu’il peut se tramer. Petit, on ne sait rien sur les relations amoureuses. On imagine, on se projette, on réfléchit mais une fois adulte, on comprend à quel point on se trompait.

Amoureux de la nature, on rêvait d’une grande maison au bord de la mer. Mais on n’avait à cette époque aucune notion du travail et donc de l’argent qui en découle permettant de financer cette maison de rêve.

Il ne faut pas toujours se fier aux apparences.

Les site de l’Académie Française nous en donne une explication détaillée : https://www.academie-francaise.fr/travail-labeur-tache-etc

« Il est aussi celui dont l’étymologie est la mieux connue, probablement en raison de son caractère effrayant, puisque ce nom est tiré de travailler, un verbe issu, par l’intermédiaire du latin vulgaire tripaliare« torturer », de tripalium. » Le travail désigne aussi les douleurs liés à l’accouchement.

« Le texte grec utilise en effet le même nom lupê« peine, douleur, souffrance » dans les deux cas : Epikataratos ê gê en tois ergois sou, en lupais phagêi autên. « La terre sera maudite pour tes travaux et c’est à force de souffrance que tu en tireras ta nourriture », et Plêthunôn plêthunô tas lupas sou, en lupais texê teknata. « J’augmenterai les souffrances de tes grossesses, tu enfanteras dans les souffrances ». »

Le travail est donc une contrainte, un labeur. Il faut fournir beaucoup d’efforts pour parvenir à un but fixé.

Devenir adulte est donc se voir confronté aux difficultés de la vie qu’enfant on avait nullement conscience puisque ce sont les grands qui se chargeaient de tout. Grandir est aussi petit à petit gagner en autonomie et en indépendance, c’est-à-dire se mettre à faire les choses soi-même.

Tous nos rêves passés s’évanouissent progressivement : non, le temps passe et toujours pas d’enfants, on vieillit et toujours pas de famille construite. Non, pas d’amour dans notre vie, la bonne personne ne s’est jamais présentée à nous. Non, pas de maison de rêve au bord de la mer mais un simple petit appartement en ville dont on se contente. Non, pas de quotidien à la hauteur de nos espérances. Toutefois, si on a de la chance, si on s’en est donné les moyens, on peut faire un travail qui nous plait. Voilà tout ce qui est en mesure de nous donner de l’espoir dans la vie et de l’enthousiasme pour le future. On économise, on fait des plans sur la comète, on prend des risques, on fait des paris, on aimerait y croire. On tombe parfois de haut, la déception nous gagne mais on finit par se relever parce qu’il faut bien continuer.

Etre adulte, c’est connaître la vérité. Parents, on voudrait retarder le moment où on se voit contraint d’enlever les étoiles dans les yeux de nos enfants, où on se voit obligé de leur annoncer la vérité afin de leur éviter bien des erreurs et des complications, leur éviter de souffrir.

Bien que conscient de tout ce qui est mentionné plus haut, on veut des enfants, on veut l’amour, on veut la maison de rêve, on veut voir tous nos projets et nos rêves les plus fous se réaliser, on veut voir nos vœux et nos souhaits être exaucés.

Alors, on fait des études, on suit des formations, on obtient des qualifications, des certificats, des distinctions, on cherche à prouver sa valeur afin d’être accepté au sein de la société parce que sans ces récompenses, on est rien aux yeux du monde.

Alors, on travaille dans l’espoir de s’épanouir dans ce travail. On gagne de l’argent, on économise. On se contente de moins qu’on le souhaite en se disant que c’est provisoire bien que le temporaire peut durer bien souvent des années. Des années à se battre pour peu de résultats probants, des années à vouloir y croire. Il faut bien avouer que quelques fois, la déception et le désespoir nous gagnent, l’impression que cela ne se réalisera jamais… Bien souvent aussi, au moment où on s’y attend le moins, la nouvelle tant attendue tombe enfin. Sans le rêve, si on se confronte, pragmatique, uniquement à la réalité, la vie est bien triste et la tentation de broyer du noir est là.

Même adulte, on rêve à l’amour bien qu’on soit au courant de la réalité actuelle. La vie n’est pas un conte de fée, rien n’est rose. Tout n’est pas noir non plus mais le prince charmant n’existe pas. C’est plutôt l’inverse le plus répandu. On parlerait plutôt de perle rare à trouver, comme un trèfle à quatre feuilles.

Adulte, on est entre deux rives à jouer sur plusieurs tableaux.

Walt Disney parlait de toujours conserver son âme d’enfant. La vie peut être ainsi plus belle.

https://www.moka-mag.com/articles/les-citations-de-walt-disney

Laisser un commentaire

« Tous les arbres résonnent
Et tous les nids chantent
Qui donc tient la baguette
Dans le vert orchestre de la forêt?

Est-ce là-bas le vanneau gris,
Qui sans cesse hoche la tête, l’air important?
Ou est-ce le pédant qui tout là-bas
Lance toujours en rythme son coucou?

Est-ce cette cigogne qui, la mine sérieuse ,
Et comme si elle dirigeait,
Craquette avec sa longue jambe
Pendant que tous jouent leur musique?

Non, c’est dans mon propre cœur
Qu’est le chef d’orchestre de la forêt ,
Et je le sens qui bat la mesure,
Et je crois bien qu’il s’appelle Amour. », Heinrich Heine