Hier, 15 octobre, j’ai été témoin de violences conjugales alors que je prenais le train.
Avant leur montée à bord, un homme déjà les suivait de près et s’apprêtait à réagir au cas où la violence verbale deviendrait physique aussi. Depuis le train, assise, je les voyais arriver et d’emblée, j’ai remarqué la pesanteur. Calme, je me suis mise à surveiller aussi.
A leur venue, le forcené s’exprimait de manière très agressive à sa femme qui était tétanisée de peur, recroquevillée sur son fauteuil.
Un homme s’avance et lance que ce n’est pas des façons de s’adresser à une femme.
Mon cœur bat fort, je tremble, je bouillonne de l’intérieur. Adrénaline ? Sentiment de révolte et volonté d’agir mêlés à la peur ? Je le regarde, il me défie du regard. Par les yeux, j’essaie de lui faire comprendre que c’est mal et que par conséquent, il doit arrêter.
Il poursuit en disant que l’on ne fait pas cela devant et je rétorque ni derrière. Par derrière et par devant, les deux sont condamnables. Il s’emporte et la bienséance me retient d’en faire autant.
Finalement, voilà, j’interviens en lui rappelant le respect mutuel qui doit régner entre hommes et femmes. Il me répond que les femmes sont toutes des *** et qu’elles ne respectent pas les hommes. J’insiste, les hommes et les femmes réciproquement.
Avec plus de fermeté, je continue en lui faisant remarquer qu’il lui fait peur là. Il s’arrête alors et se dirige dans le wagon d’à côté, sa femme disparaît aussi.
Moite, j’ai chaud. Quelle scène choquante, c’est révoltant et effrayant. Il fallait bien du courage pour cette prise de risque et si il s’en était pris à moi ? Ce n’est pas les témoins qui auraient manqué.
Les gendarmes sont là, je les aperçois vers le fond.
Cet homme qui m’a laissé la parole, est-ce ce qu’il est allé faire, prévenir la police ? Je me lève, m’approche et viens le remercier de son intervention.
L’homme à côté de moi se sentait trop petit et vulnérable pour intervenir, il n’a pas osé et s’est senti impuissant face à cette situation. Nous avons échangé quelques mots : vu mon histoire personnelle, je devais faire quelque chose, je ne pouvais pas laisser passer ça !
Pour conclure, il vaut mieux être acteur que spectateur. Qui n’a pas été témoin d’une scène et n’a pas porté secours à la victime, impuissante face à son agresseur ? Il faut agir et vite ! Un cruel manque d’amour se fait sentir à travers le monde. Chacun a le pouvoir de changer le cours du destin et de la vie alors courage !


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