Réflexions personnelles autour de Scott Peck

Dans la vie, de manière inexpliquée, voilà qu’on reçoit des messages du destin. Quelque chose que l’on attendait depuis si longtemps se produit enfin, une personne qu’on pensait perdu réapparait, une réponse arrive finalement… En restant à l’écoute, on se met à remarquer pleins de choses et cela nous aide au quotidien et pour l’avenir.

Scott Peck, dans son ouvrage, Le chemin le moins fréquenté, appelle ces phénomènes, la grâce. Il constate que les scientifiques ne peuvent pas tout expliquer et que l’Eglise utilise le terme de miracle.

Les choses arrivent toujours pour une raison, si cela ne se passe pas maintenant c’est que ce n’était pas prévu pour le moment et que cela interviendra plus tard. Le temps fait son œuvre et la vie peut nous faire justice.

Les rêves apportent également des réponses. L’inconscient se dévoile, nous apprend Scott Peck. Il nous confirme aussi que oui, la vie est difficile et qu’il est inutile de s’en plaindre, cela ne fera pas changer la situation. Seules les prises de décisions et les actions feront évoluer les cas qui nous tracassent, le courage et la force d’agir. On est maître de son destin malgré les périodes d’abattement.

Malgré une bonne volonté, cela est facile à dire, encore faut-il oser l’appliquer. Plus on patiente et plus il sera difficile de se lancer. C’est comme la vérité, plus on tarde à l’annoncer, plus la chose parait insurmontable et cela finit par prendre des allures de mensonges alors qu’à la base, c’était simplement une réserve, un secret.

La seule limite est soi-même, c’est bien vrai. En se dépassant, on peut se surprendre et on ne le regrette pas et bien au contraire, on se sent fier de ses accomplissements et de ses réussites.

L’enfance conditionne la vie adulte. A t-on manqué d’attention et d’affection? A t-on été suffisamment aimé? A t-on vécu des évènements marquants voir traumatisants? Comment se sont comportés nos parents à notre égard? Ont-ils su nous écouter et nous soutenir, nous encourager? Ou nous ont-ils délaissé, abandonné ? Comment avons-nous réagit en réponse? Qu’est-on devenu aujourd’hui? Ces questions peuvent amener à des réponses et des réflexions utiles et nous aider à résoudre des soucis du présent.

Il est vrai que les parents sont vus comme des dieux par les enfants qui ne se rendent pas toujours compte de leur attitude adéquate ou non et ont tendance à les excuser trop facilement. Pris par leurs sentiments d’amour normal, ils en oublient leur culpabilité et ce n’est qu’en grandissant, tardivement, qu’ils réalisent leurs agissements discutables et comprennent enfin.

Dans le déni, il y a tant de choses qu’on ne voit pas, qu’il soit conscient ou inconscient. Bloqué par une force invisible qui nous empêche de comprendre, on refuse de changer, de cesser, d’agir autrement. Sous emprise, aveuglé par les sentiments, on ne se rend compte de rien et l’entourage souffre et demeure impuissant. Lorsque quelque chose est profondément enfouis, il est difficile de le refaire apparaître. Volontairement, on peut aussi refouler pour ne plus être affecté par quelque chose qui nous blesse profondément. Un mécanisme de défense du corps et de l’esprit peut créer un oubli, des lacunes pour protéger la victime qui ne se souvient plus en totalité voir du tout. Des années, il est possible de demeurer dans le même état sans évolution positive convaincu qu’on fait bien.

L’esprit humain est fascinant à étudier.

« Le visage humain fut toujours mon grand paysage. »

Colette

Dans un précédent article, je parlais de la communication.

L’écoute est primordiale. C’est le début de l’échange.

Doit-on écouter le discours d’un enfant? se demandait Scott Peck. L’écouter signifie lui donner de l’attention et donc le valoriser et l’encourager à poursuivre. La vérité sort de la bouche des enfants et la parole est laissée aux adultes déplorait-il. Ecouter quelqu’un signifie se préoccuper de lui, s’intéresser à lui et c’est important.

Certains espèrent longtemps être enfin entendu, enfin écouté, même cru selon ce qu’ils ont à partager. Dans le désarroi, désemparés, ils attendent patiemment, replié sur eux-mêmes, à pleurer en silence. Leur prêter une oreille bienveillante peut constituer un déclic qui change leur existence toute entière. Un soulagement, enfin quelqu’un.

Même sans parler mais simplement tendre ses bras, enlacer un individu peut lui apporter le réconfort dont il avait besoin. Un rien peut signifier beaucoup.

L’amour n’est pas un sentiment mais une volonté, une décision nous apprend Scott Peck.

On fait le choix d’être avec cette personne et on décide de s’engager avec cette personne. On peut très bien changer d’avis et la quitter ou par la force des choses, pour des motifs compréhensibles, s’en aller. On peut vivre sans cette personne mais on a envie de la voir.

Sous le coup de la tristesse et de l’émotion, on peut dire qu’on ne peut pas vivre sans cette personne. C’est de la dépendance, la peur de l’abandon. Ce n’est pas de l’amour bien qu’on le croit fermement. C’est un besoin, cette personne comble un manque, une absence.

Plus on aime, plus on désire et plus on ressent de plaisir. La sexualité n’est pas qu’un processus chimique. Il parait qu’on aime jusqu’à la naissance d’enfants, l‘évolution, notre nature nous y pousse et nous en donne l’envie mais on peut décider de rester avec cette personne parce qu’elle nous rend heureux et qu’on est engagé ensemble.

« Un homme sans souvenirs est un homme perdu. »

Armand Salacrou

On est soi, on n’appartient à personne. On possède notre propre personnalité et caractère. Personne ne peut nous obliger à être ce qu’on est pas, à nous forcer à telle action, à se diriger dans telle direction pour tel destin.

Jouer avec les sentiments, manipuler quelqu’un dans son propre intérêt prétendant l’aimer est chose courante que ce soit une relation parentale ou amoureuse. Narguer, faire culpabiliser, par jalousie, par manque d’une personne est malvenue. Il y a des façons plus saines de l’exprimer comme des formules de base, « tu me manques », « je t’aime », demander à se revoir parce que le temps parait bien long en son absence.

Créer une dépendance pour garder une personne auprès de soi, toujours prétendant l’aimer et donc refusant de la voir s’éloigner est toxique.

Ainsi, il faut se demander si cette personne nous aime réellement, si elle a vraiment envie de nous voir et quelles sont ses intentions véritables. Il y a des nuances à distinguer dans l’amour.

Il n’y a pas forcément de raisons d’aimer quelqu’un. Parfois, on l’aime sans qu’on puisse trouver d’explications valables. On l’aime, c’est tout, une évidente certitude. L’amour est bien complexe et mystérieux.

Dans la vie, il semble y avoir des liens invisibles entre les gens. La télépathie parait exister.

Lorsqu’on est proche de quelqu’un et qu’on le connait bien, on parvient à deviner ses pensées, ce qu’il dit, on l’a su à l’avance et on s’exclame, « c’est ce que j’allais dire ! », ou encore, « je le savais oui, c’est bien ce que je pensais ». Il y a aussi ce fameux exemple, on s’apprête à appeler quelqu’un et voilà que le téléphone sonne, c’est elle, justement. On pense à un endroit et cette personne s’y trouve. Ce n’est pas une coïncidence mais un ressenti prémonitoire. La nuit, des rêves peuvent nous troubler tant ils sont pleins de vérités. Au fond de nous, on sait tant de choses. Les rêves prémonitoires sont bien réels et fréquents.

Scott Peck disait que certaines connaissances sont inscrites dans nos gênes, notre ADN contient des informations apprises dans le passé. Ainsi, des découvertes effectuées des siècles auparavant sont renouvelées comme si c’était la première fois.

De même, une guerre, un génocide, un traumatisme, peut se relayer d’une génération à une autre. Un peuple garde en lui les marques du passé. Des peuples et communautés gardent le souvenir du racisme et de l’antisémitisme bien que ce sont leurs ancêtres qui les ont vécu et qu’ils ne sont donc pas concernés.

L’Humain est un sujet sans fin en perpétuel évolution et les sociétés ne cessent de changer.

« Un vieil homme est une ruine pensante. »

Victor Hugo

6 réponses à « Réflexions personnelles autour de Scott Peck »

  1. Tout ne me paraît pas forcément à prendre à la lettre — l’exemple le plus marquant est l’idée d’une “transmission télépathique” du type “on pense à une personne et elle appelle” : on est là en plein dans un biais de notre cerveau. Quand on pense à quelqu’un et que la première chose qu’on lui dit en répondant au téléphone est : “Ah ben tiens, je pensais justement à toi !”, ça nous marque. Mais combien de fois pensons-nous à une personne sans qu’elle n’appelle ? C’est tellement banal qu’on ne s’en rend même pas compte 😊
    La phrase de conclusion, avant la citation de Victor Hugo, me semble par contre parfaite !

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    1. Ce sont des réflexions personnelles et non des vérités absolues. Chacun peut apporter sa touche, son avis, je ne suis pas fermé au dialogue. Ces articles ont également ce but, faire réfléchir le lecteur et l’inciter à s’exprimer.

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    2. Merci oui! Je voulais aussi dire que toutes ces questions étaient en suspens et donc en évolution. La pensée se façonne avec le temps

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  2. Tant de phénomènes demeurent inexpliqués, ce qui ne signifie pas qu’ils le demeureront ad aeternam. La télépathie semble un immense domaine d’étude. Des expériences ont été menées, concluantes, mais qui n’ont débouché sur aucune compréhension du phénomène. De même, la transmission d’une sorte de mémoire transgénérationnelle sans être démontrée paraît être une réalité.

    Deux problèmes coexistent et sont intrinsèquement liés : la volonté de se fier aux connaissances « actuelles », considérées comme objectives, alors qu’elles ne sont que l’état de la connaissance à un instant T, et la croyance indéfectible en « la science » à l’exclusion de tout ce qui ne serait pas « scientifique ».

    Le problème est que cette approche est sclérosante et d’une grande mauvaise foi. Elle nie l’existence d’une progression de la science et même de ses erreurs. Paradoxalement, sans ouverture d’esprit, le rejet du « magique » ou de l’incompréhensible aurait conduit à un appauvrissement des connaissances humaines. Nos sens nous trompent certes, et nous servent à la fois.

    Rappelons que le clergé puis la faculté ont rejeté des découvertes essentielles pour la compréhension de l’univers, par dogme ou par intérêt. Des scientifiques ont pu, en leur temps, combattre un Galilée, un Semmelweis, ou justifier des théories sur l’inégalité des races en utilisant la science à mauvais escient. Les exemples ne manquent pas. Aujourd’hui rien n’a vraiment changé. La faculté n’admet que du bout des lèvres l’existence de l’hypersensibilité aux ondes par exemple et s’intéresse peu aux phénomènes d’interaction entre les individus dont vous parlez, qu’il s’agisse de télépathie, de prémonition, d’amour, ou encore de transmission d’un savoir transgénérationnel. Au mieux la science s’interroge sur l’existence de mécanismes chimiques ou physiques susceptible de les expliquer. Ce manque d’ouverture d’esprit est navrant. Le champ des découvertes est venir est immense et nous, femmes et hommes de ce début de XXIème siècle, devrions faire preuve de la même humilité et de la même curiosité que ces réprouvés des siècles passés à qui on doit tant.

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    1. Je suis d’accord avec vous d’où le fait aussi que je le mette en avant.

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    2. Votre message est intéressant. Merci pour votre intervention

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« Tous les arbres résonnent
Et tous les nids chantent
Qui donc tient la baguette
Dans le vert orchestre de la forêt?

Est-ce là-bas le vanneau gris,
Qui sans cesse hoche la tête, l’air important?
Ou est-ce le pédant qui tout là-bas
Lance toujours en rythme son coucou?

Est-ce cette cigogne qui, la mine sérieuse ,
Et comme si elle dirigeait,
Craquette avec sa longue jambe
Pendant que tous jouent leur musique?

Non, c’est dans mon propre cœur
Qu’est le chef d’orchestre de la forêt ,
Et je le sens qui bat la mesure,
Et je crois bien qu’il s’appelle Amour. », Heinrich Heine