Qu’est ce qui fait un grand homme ?

Il en impose?

Il a fière allure dans son costume, l’air important, sérieux, responsable. En le voyant, on s’imagine qu’il tient un rôle clé dans une puissante société.

Autoritaire, il effraye les timides et les sensibles. Une voix forte qui porte jusqu’au bout de la salle, on entend que lui et les autres passent inaperçu, aux oubliettes.

La voix grave, il semble être le maître des lieux et tous paraissent lui obéir au doigt et à l’oeil n’osant pas protester.

La domination par la soumission, l’écoute par la crainte des représailles, faire en sorte que les autres s’inclinent, est-ce tout ce qu’il a trouvé pour régner ?

Il a de l’esprit ?

Intelligent, il brille par son savoir et ses connaissances. Tous l’écoutent parce qu’il est passionnant. Il transmet son expérience et il a du vécu à partager.

Ses qualités humaines sont remarquables. Gentil, il est capable de sympathiser. Accessible, quiconque peut s’adresser à lui. Fidèle et généreux, il ne laisse personne de côté parce que pour lui, l’équipe doit l’emporter et chacun a sa place et chacun peut s’exprimer librement sur les sujets qu’il souhaite. Le dialogue est mis à l’honneur, la communication est fluide.

Il fait un bon leader mais ses rivaux pensent qu’il est faible et naïf ? Ses adversaires le pensent vulnérable?

Faut-il être méchant pour se faire respecter ?

Faut-il qu’une ménace plane pour instaurer l’inquiétude et le doute et ainsi éviter les coups par derrière ? Comme un enfant qui sait que la punition l’attend s’il commet une bêtise alors il se tient à carreau ? Faut-il en venir au paternalisme pour faire régner l’ordre et la paix ?

L’éducation seule ne suffit plus, les temps ont changé, les mentalités ont évolué et posent aujourd’hui problème.

La manière forte est-elle la seule comprise par certain ?

Les affaires sont les affaires, les sentiments ne rentrent pas en ligne de compte. À la guerre comme à la guerre, tous les coups sont permis ou presque. Certains feraient n’importe quoi pour gagner quitte à trahir leurs amis pour arriver au sommet.

Lorsqu’on est trop gentil, on se fait marcher dessus, c’est la loi du plus fort qui l’emporte. La nature est ainsi faite. Pas de pitié entre rivaux, il faut avancer ses pions et élaborer une stratégie gagnante.

Parfois, il n’y a qu’une place où s’asseoir et la vie est une succession de choix à faire. Il n’est pas toujours possible de se couper en deux et de partager les miettes ensemble.

Une solitude infinie ?

Alors, un grand homme est-il nécessairement seul à son point culminant? Il ne doit sa victoire et son succès qu’à lui-même.

Cette place convoitée n’est pas éternelle. Tel le jeu des chaises musicales, c’est un perpétuel roulement. Il faut être fort et courageux pour y rester longtemps parce que les loups rodent tout autour et les chiens grognent pour récupérer leur os. Les jaloux et les envieux sont nombreux. La pression est croissante. Il faut avoir les épaules et les arguments pour légitimer sa position.

Combien de jeu de pouvoir et de coup d’états, d’assassinat et de trahison, de désinformation, de mensonge et de tromperie? Il y a tellement d’hostilité, de jugements et de critiques à combattre et à repousser.

Tout en haut, on possède beaucoup de biens matériels et financiers, de gens à notre service, de subalternes, de responsabilités et de devoirs, de gestion et d’organisation, une immense pression repose sur nous, tant de rendez vous à honorer, d’objectifs à remplir, de résultats à obtenir, de conditions à réunir, de délais à tenir, de conséquences à redouter…

Un monde d’hommes ?

Toujours « il », et les femmes alors? Faible est le nombre de femmes qui parviennent au même niveau, elles sont pourtant plus malignes, subtiles, fines… Il ne faut pas les sous-estimer.

Sur un bateau, on disait que les sirènes portaient malheur, que leur chant envoûtait les marins et les conduisait à leur perte. La puissance féminine effraie t-elle toujours? Est-ce un vieux complexe à surmonter ?

Les femmes doivent-elles se priver d’enfants pour être crédibles et pleinement disponibles pour leur carrière ? De nos jours, la maternité est de plus en plus repoussée voir abandonnée.

Une pensée androgyne serait bénéfique et sage. Les femmes et les hommes ont chacun des qualités, des compétences, des atouts, des capacités et un potentiel exploitables. Chacun devrait avoir sa chance et voir ses valeurs être reconnues.

Qu’en pensez-vous ?

Une réponse à « Qu’est ce qui fait un grand homme ? »

  1. Un article qui incite à réfléchir, comme souvent. Je me suis demandé, suite à ma lecture, si des femmes pourraient être qualifiées de « grands Hommes ». Je crois que, techniquement, avec la majuscule, ça devrait fonctionner, mais d’une certaine manière ça me fait une impression bizarre d’attribuer ce qualificatif à une personnalité comme, par exemple, Simone Weil — je pense qu’elle le mériterait, pourtant. Peut-être devrait-on parler de « personnes inspirantes », appellation plus neutre…? Il me paraît clair que des femmes peuvent, sans problème, rejoindre ce groupe. Elles sont assez peu nombreuses à s’être illustrées à la guerre, celles qui l’ont fait sont d’autant plus remarquables, même si « personne, par la guerre, ne devient grand », d’autres ont brillé dans bien d’autres domaines. Sans chercher à les imposer de force, je pense qu’on doit pouvoir leur redonner un peu de visibilité…

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« Tous les arbres résonnent
Et tous les nids chantent
Qui donc tient la baguette
Dans le vert orchestre de la forêt?

Est-ce là-bas le vanneau gris,
Qui sans cesse hoche la tête, l’air important?
Ou est-ce le pédant qui tout là-bas
Lance toujours en rythme son coucou?

Est-ce cette cigogne qui, la mine sérieuse ,
Et comme si elle dirigeait,
Craquette avec sa longue jambe
Pendant que tous jouent leur musique?

Non, c’est dans mon propre cœur
Qu’est le chef d’orchestre de la forêt ,
Et je le sens qui bat la mesure,
Et je crois bien qu’il s’appelle Amour. », Heinrich Heine